Le katana (刀?) est un sabre (arme blanche courbe à un seul tranchant) de plus de 60 cm. Symbole de la caste des samouraïs, il est porté glissé dans la ceinture, tranchant dirigé vers le haut à la ceinture du côté gauche (vers le bas aussi si le porteur est un cavalier). L’ensemble wakizashi-katana s’appelle le daisho.
Certaines périodes de l’histoire japonaise étant plus calmes, le katana avait plus un rôle d’apparat que d’arme réelle. Le katana est une arme de taille (dont on utilise le tranchant) et d’estoc (dont on utilise la pointe).
Par extension, le terme katana sert souvent à désigner l’ensemble des sabres japonais (tachi, uchigatana, etc.).
Sa production dépasse celle du tachi pendant l’époque de Muromachi (après 1392).
Description
Le katana est un nihonto (sabre japonais) courbe qui se porte glissé dans l’obi (ceinture) tranchant vers le haut, à la différence du tachi, l’épée de cavalerie.
Le katana a une taille (de lame) supérieure à deux shakus (deux fois 30,2 cm) soit 60 cm mais cette longueur peut varier selon les périodes et techniques de guerre. Il se manie généralement à deux mains, mais certaines techniques, comme la technique à deux sabres de Musashi Miyamoto, ou des techniques impliquant l’utilisation du fourreau, supposent le maniement à une main. Sa poignée (tsuka), suivant le climat politique, variait entre la largeur de deux ou trois mains. La tsuka commence par une garde (tsuba) qui protège la main, et se termine par une extrémité utilisée pour porter des coups (tsuka-gashira ou kashira). Le poids d’un katana standard varie de 800 grammes à 1 300 grammes.
Fabrication
Terminée en biseau, la lame du katana est traditionnellement forgée à partir d’un acier brut nommé tamahagane, transformé en acier composite. Dur pour l’enveloppe, et plus souple pour le cœur, ils sont chacun feuilletés de nombreuses fois, puis intimement soudés l’un à l’autre à la forge. Ensuite, en recouvrant d’un mélange d’argile isolant le dos et les flancs, la lame subit une « trempe sélective », qui conférera à l’arme les qualités combinées de dureté du tranchant ainsi que de résistance aux chocs pour l’ensemble. Le processus complexe de création du katana est dû à la mauvaise qualité du minerai disponible au Japon avant l’époque moderne.
L’étape suivante est le polissage, effectué à l’aide de pierres volcaniques à grain décroissant, qui affûte la lame en révélant les structures cristallines.
Parties
La lame ainsi que la poignée d’un katana comportent plusieurs parties qui ont chacune été codifiées précisément ; ceci marque l’importance que la culture japonaise accorde au sabre :
- habaki : pièce métallique située à la base de la lame ; elle sert à « verrouiller » le sabre dans le fourreau (saya), à éviter qu’il ne tombe ; pour dégainer, l’escrimeur pousse sur la garde (tsuba) avec le pouce pour faire sortir le habaki du saya et pouvoir tirer la lame ;
- lame ;
- nakago : soie, partie insérée dans la tsuka et percée d’un ou deux mekugi ana (trou permettant le passage du mekugi) ;
- hitoe : dos de la soie ;
- mei : signature gravée dans la soie identifiant le forgeron ;
- yasurime : traits de lime organisés sur la soie, varient selon les écoles ;
- mune machi : décrochement sur le dos de la lame, marquant le début du dos de la soie (hitoe) ;
- mune : dos de la lame ;
- bohi : gorge ou gouttière, permettant d’alléger la lame sans réduire sa résistance, et peut-être — mais cette hypothèse est controversée — d’éviter l’effet de succion lors de la pénétration ou du retrait de la lame dans les chairs ;
- yakiba : partie trempée de la lame, formant la ligne de trempe, (hamon). Présente différentes formes : vagues, boîtes, etc ;
- hasaki : tranchant de la lame ;
- shinogiji : partie parallèle des flancs, verticale lorsque le sabre est porté à la ceinture ou bien en garde ;
- arêtes : la partie parallèle des flancs de la lame (shinogiji) a une certaine épaisseur ; la lame s’affine vers la pointe (kissaki) et vers le tranchant (hasaki), la transition de la partie parallèle et les parties s’affinant forment trois arêtes qui se rencontrent en un point nommé mitsukado ;
- shinogi : arête latérale de la lame ;
- yokote : arête séparant la pointe (kissaki) du reste de la lame ;
- koshinogi ;
- mono-uchi : les 9 cm à partir du yokote ; c’est principalement avec cette partie que sont effectuées les coupes ;
- kissaki : pointe biseautée ; elle est séparée du reste de la lame par une arête, le yokote ;
- sashi omote : lorsque le sabre est porté à la ceinture (sur le flanc gauche, courbure vers le haut), c’est la partie présentée au public (omote), la partie côté extérieur ; lorsque le guerrier est en garde (kamae), c’est le flanc gauche de la lame ;
c’est également ce côté qui est présenté lorsque la lame est sur un présentoir ; - sashi ura : lorsque le sabre est porté à la ceinture, c’est la partie cachée (ura) ; lorsque le guerrier est en garde (kamae), c’est le flanc droit de la lame ;
- nakago : soie, partie insérée dans la tsuka et percée d’un ou deux mekugi ana (trou permettant le passage du mekugi) ;
- saya : fourreau ; il est fait de bois de magnolia qui, bien séché, est absorbeur d’humidité, limitant l’oxydation des lames ; il est recouvert de laque traditionnelle (22 couches) d’aspect lisse ou granulé à motif avec ou sans incrustation. Celle-ci avait deux vertus : rendre étanche l’ensemble sabre-fourreau et rigidifier le fourreau fait de magnolia fragile ;
- koiguchi : entrée du saya ;
- sageo : cordelette sur le fourreau ;
- kurigata : petit anneau, pour y attacher le sageo ;
- shito-dome : bosse sur le fourreau, au niveau de la sageo.
- sepa : parties métalliques entre le tsuba et le habaki, ainsi qu’entre la tsuba et la tsuka, guidant la soie (nakago) lors de son insertion dans la tsuka et servant à réduire le jeu inévitable avec le temps entre tsuka, tsuba et habaki ;
- tsuba : garde ;
- tsuka : poignée. Son cœur est constitué de deux coques de bois de magnolia ;
- fuchi : virole entre le tsuka et le tsuba ;
- kashira ou tsukagashira : décoration au bout du pommeau ;
- menuki : broche d’ornement sur la poignée qui aide également à la prise en main ; elle n’est pas posée au même niveau sur la face omote que sur la face ura ;
- mekugi : goupille de bambou qui fixe la lame à la tsuka ; la soie (nakago) de la lame et la tsuka sont percées, et le mekugi les traverse de part en part ;
- same-hada ou same-kawa2 : respectivement peau de requin ou de raie pastenague qui recouvre le bois de la tsuka ; cette peau (contenant de la silice) collée autour ou sur chaque flanc de la poignée servait notamment à l’extrême rigidité de celle-ci ;
- tsuka ito ou tsuka maki : laçage de tresse spéciale en soie ou coton, ou encore de cuir autour de la poignée, permettant une meilleure préhension et de maintenir les deux coques constituant la tsuka. Il existe différents types de laçage en fonction de l’utilisation du katana : combat, guerre, apparat, etc.
Fabricants célèbres
- Amakuni (qui forgea le premier katana, vers 700 ap. J.-C.)
- Munechika
- Rai Kunitoshi
- Rai Kunimitsu
- Soshu Masamune
- Soshu Sadamune
- Muramasa Sengo
- Inoue Shinkai
- Gassan Sadakazu
- Empereur Go-Toba
- Yosozaemon Sukesada
- Yamato Kaneuji
- Bizen Saburo Kunimune
- Etchu Norishige
- Go Yoshihiro
- Magoroku Kanemoto
- Sadatoshi Gassan
- Kotetsu Nagasone
- Masamune
- Ame Datenshi
Dans les arts martiaux
Pour l’entraînement au katana, on utilise cinq types de sabre d’entraînement :
- le iaitō (居合刀), réplique en métal (un alliage d’aluminium et de zinc), non tranchante, d’un katana ; cette déclinaison du sabre japonais est l’outil d’entraînement de prédilection des pratiquants de iaidō (居合道) ;
- le bokken (木剣), sabre en bois rigide ; c’est une arme en soi (le célèbre samouraï Musashi Miyamoto a remporté son fameux duel contre Kojirō Sasaki avec un bokken improvisé en taillant une rame de la barque qui l’emmenait sur le lieu du duel). Il est utilisé par les pratiquants de iaidō pour des combats, et par les pratiquants d’aïkido et de kendo dans des katas ;
- le suburitō, sabre en bois rigide et lourd, destiné à s’entraîner aux coupes dans le vide (suburi) en se musclant ;
- le shinai (竹刀), formé par des lamelles de bambou maintenues par une gaine de cuir; ce sabre permet de porter des frappes réelles sans danger, moyennant des protections corporelles, et est utilisé par les pratiquants du kendo (剣道) ;
- le Nippon tô ou shinken (vrai sabre), qui est un katana authentique et coupant, fabriqué par un forgeron japonais dans le règles de l’art; il est utilisé principalement pour les coupes, comme dans le batto do et le tame shigiri, contre des cibles constituées de tatamis ou de nattes de pailles roulées. Ils sont utilisés par les hauts gradés (5e dan ou plus) en kenjutsu et en iaidō.
Il existe aussi maintenant des armes en matériaux modernes, en mousse armée, souples et flexibles, permettant de porter des assauts plus virulents sans danger, utilisés en sport-chanbara.
Les katanas ont été bien vite surclassés par les armes à feu européennes , dont la qualité et la précision étaient sans égale à l’époque où elle ont été introduites au Japon.